Dépistage de l'Etat de Stress Post-Traumatique chez une population d’exilés
Dépistage de l'Etat de Stress Post-Traumatique chez une population d’exilés
DÉPISTAGE DE L’ÉTAT DE STRESS POST-TRAUMATIQUE CHEZ UNE POPULATION D’ÉXILÉS (2015-2019, FRANCE)
Titre : « Dépistage de l'Etat de Stress Post-Traumatique chez une population d’exilés, au pôle santé du Centre d’Accueil et d’Examen des Situations, en 2019 » pôle santé géré par le SAMU Social de Paris « La Boulangerie »
Chef de Projet : Dr William Lefevre (travail de thèse pour le diplôme d’état de Docteur en Médecine). IMEA, Paris
Objectif
Cette étude a pour objectif de dépister l'Etat de Stress Post-Traumatique (ESPT) dans une population d’hommes migrants, au pôle santé du Centre d’Accueil et d’Examens des Situations « La Boulangerie ».
- Les critères d’éligibilité sont : inclusion : migrant, adulte ; exclusion : opposition, traduction orale non disponible, note d’information écrite non disponible dans la langue du patient.
- Déroulement de la recherche : Inclusion de tout patient bénéficiant d’un entretien IDE au pôle santé du CAES la Boulangerie selon les critères d’éligibilité ; en salle d’attente avant l’entretien les équipes infirmières distribueront les notes d’information écrites adaptées à la langue maternelle du patient (traduction en arabe, pasthou, dari) ou qu’il comprend (anglais, français), dans la limite des traductions disponibles (cf. critères d’exclusion) ; lors de l’entretien sur la partie « Santé mentale » le patient se verra informé oralement par le traducteur présent de sa participation à l’étude et expliqué le contenu de la note d’information. Une fois le recueil de la non opposition effectué l’infirmière administrera le questionnaire papier PC-PTSD-5, identifié par le numéro de dossier du patient. Ils seront ensuite stockés dans une armoire sous clé et récupérés une fois par semaine par l’investigateur coordonnateur qui les inclura dans une base de données anonymisée Excel 2013. L’Observatoire du SAMU Social fera l’extraction des données socioépidémiologiques de tous les patients ayant consulté durant la période d’inclusion. Cette seconde base anonymisée sera transmise à l’investigateur à l’issue de l’étude pour analyse.
Durée de l'étude
6 mois. L’avis favorable du CPP a été obtenu le 12/03/2019. Un amendement a été déposé pour prolonger la période d’inclusion jusqu’au 27/09/2019.
Résultats
Les caractéristiques socio-épidémiologiques ont été recueillis pour les 363 patients ayant bénéficiés d’un bilan infirmier et 91 patients ont été inclus dans l’étude. Une traduction était nécessaire dans 80% des cas. La population incluse était exclusivement masculine, jeune (âge médian : 29 ans), originaire d’Afghanistan (56/91 ; 61,5%), d’Afrique de l’Est (11/91 ; 12%), d’Afrique de l’Ouest/Sahel (15/91 ; 16,5%) et en situation de grande précarité. Les parcours migratoires étaient longs avec une médiane d’environ 2 ans et 26,4% avaient un parcours migratoire supérieur à 4 ans. La durée moyenne du trajet migratoire était plus courte par le Maroc (596 jours, p=0,03) et la Turquie (919 jours, p<0,01) que par la Libye (1854 jours, p=1,00). De même, les durées moyennes de séjour en France étaient moins longues si la voie migratoire empruntait le Maroc (63 jours, p=0,06) et la Turquie (126 jours, p<0,01) plutôt que la Libye (316 jours, p=0,93).Concernant l’ESPT, 66% (53/80) avaient un antécédent d’expérience traumatisante et 31% (25/80) avaient un test de dépistage positif. En analyse univariée, la durée moyenne depuis l’arrivée en France était plus courte chez les patients ayant un test positif (75 jours vs 260 ; p=0,02). Abstract accepté en 2020 au JNI.