Santé communautaire en Guinée
Santé communautaire en Guinée
Compte rendu des 13èmes rencontres Nord Sud
Session I : L’épidémie Ebola
Abdoulaye TOURE (INSP, Conakry) - Santé communautaire en Guinée
Le rôle des sciences sociales et de la communauté a émergé suite aux épidémies d’Ebola en 2014-2016 en Guinée. Cela a permis, en 2017, l’adoption d’une politique nationale de santé centrée sur une approche de santé communautaire. Cette stratégie repose plusieurs axes : un engagement de la communauté, une intégration de l’offre de soins dans les différents programmes, une gouvernance sanitaire locale et un partenariat entre les communautés et les structures de santé, un financement plus pérenne, un renforcement des capacités de la communauté. Les acteurs de cette politique comprennent les COSAH (communauté santé hygiène) en charge de la gestion et de la gouvernance grâce aux leaders communautaires (parfois religieux), aux acteurs communautaires et à la communauté. On distingue également les RECO (relais communautaires), recrutés dans la communauté, qui offrent des services intégrés au niveau communautaire et sont en lien avec les agents de santé communautaires (ASC), leurs superviseurs. Les ASC sont basés au centre de santé pour 20% du temps et dans la communauté pour 80%. Ils travaillent en étroite collaboration avec le Chef du centre de Santé (CCS) pour les activités préventives, curatives et promotionnelles en stratégies fixes et avancées. La mise en œuvre de cette politique de santé communautaire s’effectue aux 3 niveaux : communautaire, régional et district et national. Les modalités opérationnelles sont définies dans un guide harmonisé. Néanmoins, il reste encore des défis à relever parmi lesquels on peut citer la faible appropriation de la stratégie à tous les niveaux, la faible implication de certains acteurs clés dans la mise en œuvre, la difficulté d’harmonisation et d’alignement des interventions et intervenants, la faible articulation avec la Médecine Traditionnelle. Enfin, la pérennisation de ces programmes nécessite des financements multiples : UNICEF, Banque Mondiale, Fonds Mondial, USAID, ANAFIC (Etat Guinéen) qui restent essentiellement verticaux.