Viabilité du SARS-CoV-2
Viabilité du SARS-CoV-2
Viabilité du SARS-CoV-2
Elle pose beaucoup de questions : il est bien résistant, gardant sa capacité d’infection en aérosols pendant toute la durée d’une expérience de 3 heures, avec une réduction du titre infectieux de 103,5 à 10 2,7 DICT50 par litre d'air. Il est plus stable sur le plastique et l'acier inoxydable que sur le cuivre et le carton. Il reste viable jusqu'à 72 heures après l'application sur ces surfaces bien que le titre soit fortement réduit. Sur le cuivre, aucun SARS-CoV-2 viable n'a été mesuré après 4 heures, reflet probable de l’activité anti-infectieuse du cuivre. Sur le carton, aucun CoV-2 viable n'a été mesuré après 24 heures.
Des échantillons d'air et de surface ont été testés entre dans les unités de soins intensifs ICU et les services classiques à Wuhan. La contamination était plus importante dans les ICU et largement distribuée sur les sols, les souris d'ordinateur, les poubelles et les mains courantes des lits et détecté via aérosolisation jusqu’à environ 4 m des patients. EID 110 04 Zhen-Dong Guo et al Aerosol and Surface Distribution of Severe Acute Respiratory Syndrome Coronavirus 2 in Hospital Wards, Wuhan, China, 2020.
Au cours de l'isolement initial de 13 patients (University of Nebraska Medical Center) des échantillons d'air et de surface ont été prélevés dans onze salles d'isolement : les symptômes et l'excrétion virale dans l'environnement étaient très variables entre échantillons d'air et fomites présentant des signes de contamination virale, ce qui indique bien que le SRAS-CoV-2 est rejeté dans l'environnement sous forme de particules expirées. La maladie est transmise à la fois par contact direct (gouttelettes et de personne à personne) ainsi que par contact indirect (objets contaminés et transmission aéroportée).
- medRxiv preprint doi : ce papier indique la persistance des ARN viraux sur les différentes surfaces de chambres hospitalières...
L'éthanol et le 2-propanol sont efficaces pour inactiver le virus en 30 secondes à une concentration > 30% (vol / vol). L'alcool constitue la base de nombreux désinfectants pour les mains couramment utilisés.
Attention : le temps d'inactivation défini d'exactement 30 secondes, rarement réalisé dans la pratique.
La somme de ces données de phylogénie moléculaire, de résistance du virus dans le milieu extérieur, d’une forte réplication et de la diffusion par voir respiratoire, de prévalence dans le Hubei liée au retard des autorités chinoises et des prévalences dans les foyers secondaires, du R0 > 2 et d’une longue durée possible de portage du virus par les patients - jusqu’à 3 semaines et plus lors des cas graves - explique l’incidence actuelle et la diffusion mondiale. Même avec une pathogénicité modeste de 15 % de cas graves et de 5% de formes sévères compte tenu de sa prévalence, ce pathogène a conduit à l'asphyxie des systèmes de santé.
Liu et al Nature April 27 sur l’aérosolisation du SRAS-CoV-2 dans différentes zones de deux hôpitaux de Wuhan. Les concentrations d’ARN était bas dans les salles d'isolement et chambres de patients ventilées mais élevées dans les toilettes des patients. Les niveaux d'ARN du SARS-CoV-2 en suspension dans l'air étaient indétectables sauf dans deux zones sujettes à surpopulation probablement en raison de porteurs infectés dans la foule. Certaines zones du personnel médical avaient initialement des concentrations élevées d'ARN réduits à des niveaux indétectables après la mise en œuvre de procédures de désinfection rigoureuses. Les espaces ouverts, les vêtements de protection, ainsi que l'utilisation des masques et la désinfection appropriées limitent efficacement la concentration d'ARN du SRAS-CoV-2 dans les aérosols.
Peu de transmission par les objets/surfaces en confinement domestique par Manuel Döhla, Bonn Allemagne (sérieux++) https://doi.org/10.1101/2020.05.28.20114041 avec le suivi de 21 ménages en quarantaine ; 26 des 43 adultes testés (60,47%) se sont révélés positifs par RT-PCR. Les 15 échantillons d'air étaient tous négatifs. Dix des 66 échantillons d'eaux usées étaient positifs pour le SRAS-CoV-2 (15,15%) ainsi que 4 des 119 échantillons d'objets (3,36%). Aucune corrélation statistiquement significative entre les échantillons environnementaux positifs par PCR et l'étendue de la propagation de l'infection à l'intérieur du ménage n'a pu être observée. Aucun virus infectieux n'a pu être isolé dans des conditions de culture cellulaire. Les mesures comportementales hygiéniques sont importantes dans les ménages des personnes infectées par le SRAS-CoV-2 pour éviter une transmission potentielle à travers les surfaces. Le rôle de l'environnement domestique, en particulier la charge des eaux usées dans les lavabos et les douches, dans la transmission du SRAS CoV-2 devrait être clarifié davantage.